Il a suffi d'un jour de neige, d'une rencontre fortuite dans un bar, pour ouvrir la porte à un déferlement de souvenirs, d'images surgies du passé de la narratrice. Cette blancheur dans le Jardin des Plantes, et la voici transportée au bord de ce lac du Plateau de l'Aubrac où quatre jeunes gens révoltés voulaient dans les années soixante soulever les masses paysannes. C'est aussi l'Italie, Ferrare : au comptoir du Café lunaire où elle a ses habitudes un homme, un Italien, a parlé de cette ville où elle a vécu? Comment le retrouver ? À son habitude (Sur le sable, mai 2009) Michelle Lesbre promène son personnage dans un monde fantomatique. Au seuil de la vieillesse, une femme « réinvente sa vie dans le désordre », un désordre qu'elle pare de la douceur des paradis perdus. Le charme d'une écriture ciselée, les paysages enneigés, la nostalgie des amours de jeunesse et un certain sentiment d'inaccompli confèrent aux réminiscences de la narratrice une charge émotionnelle incontestable. (source : les-notes.fr)