On ne peut considérer Pierre de scandale, composition romanesque sur la vie de Calvin, surnom de Jean Cauvin, comme une biographie tant elle contient d'omissions, d'imprécisions, d'inexactitudes. Ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de Nicolas Buri, journaliste genevois, qui voulait initialement écrire un scénario de film et ne fait pas mystère, dans une note terminale, de mélanger « faits et fiction, passages réels et inventions ». S'il suit Calvin dans ses principales étapes ? jeunesse à Noyon, études à Paris, Nérac, Strasbourg, Genève ?, il axe sa narration essentiellement sur sa lutte sociale et religieuse contre les libertaires genevois d'une part, contre Michel Servet négateur du dogme de la Sainte Trinité d'autre part. Il s'ensuit une analyse réductrice de l'action du théologien, leader spirituel, pédagogue et auteur de Institution de la religion chrétienne, tant dans sa vie publique que privée, limitée à un rigorisme moral et doctrinal. Des descriptions crues, vulgaires et caricaturales de rites religieux, d'exhibitions festives et de scènes de torture ne contribuent pas à donner à ce roman pseudo-historique un attrait convaincant. (source : les-notes.fr)